La session ordinaire de ce samedi à l’Assemblée nationale a révélé la division au sein de la coalition Yewwi. Les députés de Pastef, en décidant de répliquer à ce qui s’est passé à la Mairie de Dakar avec la destitution d’Abass Fall au nom de la parité, ont choisi de sacrifier des sièges à l’Assemblée plutôt que de confier davantage de responsabilités à leurs homologues de Taxawu, avec qui ils partagent la coalition.

Selon un communiqué émanant de Taxawu et rendu public, les députés de Yewwi étaient dans une dynamique de trahison de ceux de leurs collègues de Taxawu en «(voulant) constituer un groupe parlementaire intégrant les élus de Taxawu Senegaal pour avoir plus de postes dans le bureau mais sans associer ces derniers dans le partage des responsabilités ». Et pour cela, ils auraient écarté leurs collègues des réunions.

Khalifa Sall et ses partisans qualifient la situation de “forfaiture”, d'”ignominie”, voire de “trahison”. En fin de compte, la majorité a été renforcée, et Yewwi n’a conservé que deux sièges au sein du bureau, suite à la démission des “khalifistes” qui sont désormais des non-inscrits, ne pouvant pas former un nouveau groupe parlementaire après avoir quitté leur précédent, conformément à la loi.

Cela témoigne d’un divorce clairement établi. Entre Ousmane Sonko et Khalifa Sall, la rupture semble profonde, et il sera difficile d’envisager un quelconque rapprochement.

Après ce qui s’est passé au bureau de la Mairie de Dakar hier et aujourd’hui à l’Assemblée, on peut dire sans risque de se tromper que ces deux leaders ne vont plus se rapprocher y compris lors des prochaines échéances électorales. Et que même en cas de second tour, Taxawu et Pastef ne vont pas se soutenir.

C’est une opportunité que la majorité exploite largement en ce moment au niveau de la représentation nationale. Ce qui complique la situation pour l’opposition, c’est que cette même majorité pourrait continuer à tirer profit de ces divisions lors de l’élection présidentielle. L’éparpillement des forces de l’opposition et les dissensions internes ne font que renforcer la position du candidat au pouvoir. C’est regrettable, car cela évoque la rivalité passée entre Tanor et Niass au sein de Benno Sigguil Senegal, une rivalité qui avait d’ailleurs été sanctionnée par le peuple.

Il est compréhensible qu’il y ait de multiples candidatures au sein de l’opposition, mais cela ne prend tout son sens que dans la perspective d’un second tour où l’opposition devra inévitablement s’unir pour avoir une chance de vaincre le camp adverse.

Malheureusement, non seulement la dynamique unitaire a été faussée, mais les perspectives de se retrouver, aussi.  Et ça, c’est imputable à cette opposition qui a été incapable de s’unir autour de l’essentiel.

Une situation qui va profiter à un ‘’tiers’’. Comme quoi, l’histoire risque de se répéter.

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