Devenu de plus en plus rare ces derniers jours, l’oignon se fait véritablement attendre sur les étals du marché. Sa rarité et l’augmentation spectaculaire de son prix suscitent des mécontentements et des critiques au sein de la population. Dans un communiqué, le ministre du commerce avait annoncé l’arrivée de 7 000 tonnes d’oignon le vendredi 11 août, avec la perspective d’autres 7 000 tonnes d’ici le 25 août, afin de stabiliser le marché. Cependant, de l’autre côté, le ministre de l’agriculture insiste sur une autosuffisance en oignons, allant même jusqu’à évoquer des problèmes de stockage et de transformation.

Pour faire face à la pénurie d’oignons qui prévaut, le Sénégal prévoit d’importer 14 000 tonnes de ce légume entre le 11 et le 25 août. Cette mesure a été annoncée par le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises, Abdou Karim Fofana. Sous sa supervision, 7 000 tonnes d’oignons importés ont été reçues le 11 août 2023 au Port autonome de Dakar, en provenance des Pays-Bas. Ce lot vient s’ajouter aux 10 000 tonnes déjà importées la semaine précédente par les négociants, suite à la levée de la restriction sur les importations. En outre, un autre navire transportant la même quantité est attendu d’ici le 25 août.

En présence, Ansoumana Sané, le Directeur Général de l’Agence de Régulation des Marchés, a souligné que l’arrivée de cette cargaison aurait deux effets majeurs : d’une part, elle permettrait une reconstitution graduelle des stocks au profit des consommateurs sénégalais, et d’autre part, elle contribuerait à stabiliser les prix conformément aux conclusions des consultations nationales sur le coût de la vie. “Nous pouvons espérer que les prix reviennent à un niveau normal. Nous traversons actuellement une période de tension en raison de l’arrivée tardive de l’oignon importé et de la fin de la saison de commercialisation de l’oignon local”, a indiqué le Directeur Général de l’Agence de Régulation des Marchés.

En ce qui concerne la “spéculation” qui entoure les prix de l’oignon, le ministre Abdou Karim Fofana a expliqué que c’est un phénomène cyclique pour lequel des mesures sont mises en place, et qui touche de nombreux produits, y compris le sucre et le riz. Il a ajouté que la semaine précédente, 2 500 tonnes d’oignons avaient été importées dans le but d’atténuer la pénurie.

Selon REWMI, le ministre de l’agriculture conteste l’existence de la pénurie. Lorsqu’interrogé sur ce sujet, Aly Ngouille Ndiaye a affirmé que le Sénégal ne souffre pas d’un problème de production d’oignons. Lors de son passage en tant qu’invité au Jury du Dimanche, le ministre en charge de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire a rassuré les citoyens sénégalais en insistant sur l’autosuffisance en oignons, soulignant même des problèmes de “stockage et de transformation”. “Une constante demeure : le Sénégal a atteint l’autosuffisance en oignons. Le souci actuel réside dans les problèmes de stockage et de transformation. Ces difficultés entraînent d’importantes pertes après la récolte, estimées entre 35 et 40 %”, a-t-il expliqué. C’est dans cette même perspective qu’il a exposé les véritables raisons derrière la spéculation sur les oignons. “Cela signifie que nous produisons suffisamment d’oignons, mais le défi réside dans le manque d’installations de stockage adéquates pour les conserver, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays. Parfois, les oignons sont stockés pendant plusieurs mois et utilisés en fonction des besoins du marché”, a clarifié le ministre Aly Ngouille Ndiaye.

Selon ses propos, ce défi lié au stockage pourrait être surmonté en favorisant la transformation. “Au Sénégal, nous avons initié un programme d’équipement de 85 milliards de F CFA, visant la construction d’une vingtaine d’entrepôts frigorifiques et d’une centaine de magasins de stockage. Ce projet devrait constituer un premier pas vers une solution”, a-t-il souligné.

D’autres projets sont actuellement en phase avancée grâce à des négociations en cours avec le secteur bancaire et l’État, comme l’a informé le ministre. Ces initiatives visent à conclure une concession avec un acteur privé afin de permettre un stockage pouvant atteindre près de 300 mille tonnes. Il a également ajouté : “Nous devons encore fournir des efforts, mais le dispositif est en train d’être mis en place. L’année prochaine, nous devrions connaître une réduction des tensions.”

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