Selon la directrice générale de l’Unesco, jamais depuis 1945 le monde n’a connu une telle crise pour l’éducation. « En avril dernier, 1,6 million d’élèves, soient 91% de la population scolaire mondiale, se sont trouvés affectés par les fermetures d’écoles, d’universités », a-t-elle souligné.

Pour répondre à cette crise, l’Unesco a lancé en mars dernier la coalition mondiale pour l’éducation qui fédère plus de 150 partenaires, dont le secteur privé. Cette coalition a déployé ses initiatives pour la continuité de l’apprentissage dans plus de 70 pays, bénéficiant à plus de 400 millions d’apprenants et 13 millions d’enseignants, dans des pays comme l’Argentine, le Burkina Faso, l’Espagne ou la République démocratique du Congo, a fait valoir Mme Azoulay. La cheffe de l’Unesco a aussi souligné la nécessité de rouvrir les écoles qui, plus qu’un simple lieu d’apprentissage, sont aussi un lieu pour se nourrir, pour être protégé et se faire soigner.

L’évènement « L’éducation pendant la crise de la Covid-19 et au-delà » est une façon pour la Coalition de partager avec les pays les mesures et les meilleures pratiques pour répondre aux défis immédiats de la fermeture et de la réouverture d’écoles, en donnant des exemples concrets des membres de la Coalition, ainsi que de tirer les leçons de la crise jusqu’à présent.
L’exemple du Sénégal

Exemple d’un « franc succès », le Sénégal est intervenu par le biais de son ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla. Il a  mis en exergue le programme « Apprendre à la maison » dont s’est doté notre pays en réponse à la crise de la Covid-19 et aux mesures de confinement qui en sont découlées, avec l’ensemble des acteurs du système éducatif, y compris les parents d’élèves. « Il s’agit d’un seul dispositif, diversifié qui s’adapte au différentes situations … avec trois actions : le passif, l’actif et l’interactif », a expliqué le ministre. Le volet « passif » concerne tous les élèves du pays ouest-africain et consiste notamment en la mise en place de photocopies et de production des cours de tous les niveaux du programme d’éducation nationale. Le volet « actif » s’adresse à une partie de la population et se base sur un canal télévisé, où les enseignants donnent des cours qui reprennent le programme national d’éducation, et qui s’étend aux radios communautaires.

Enfin le volet « interactif » s’appuie sur le numérique, la « solution de demain ». Faute d’accès, il ne concerne pour le moment que les quelque 530.000 élèves en classes d’examen. Le Sénégal a lancé un nouveau projet de télé-enseignement qui élargirait l’accès, à travers le projet « Promet ». « Les résultats sont meilleurs : il y a eu des bonds de 10, 15, 20% par rapport aux années précédentes… et les épreuves étaient de même difficulté », a signalé Mamadou Talla.

Pour la rentrée prévue en novembre, le gouvernement compte également lancer un nouveau programme « Comment aider l’élève ? » qui souligne que la famille doit accepter d’accompagner l’étudiant contraint d’étudier à la maison.

Ce programme cherche notamment à aider les filles, qui forment la majorité des 3,8 millions d’élèves dans le système scolaire sénégalais, à obtenir de meilleurs résultats. Le Sénégal cherche ainsi à mettre le numérique à disposition de tous les étudiants et à réduire la taille de classe, afin d’étendre ces résultats positifs à l’avenir. « Ce que j’attends de la Coalition maintenant c’est : comment faciliter la connectivité au niveau national ; comment accompagner l’équipement de ces enseignants et de ces élèves en termes d’outils qui permettent d’utiliser les supports pédagogiques que nous avons réalisés », a mis en exergue M. Talla.

 

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