Un autre dialogue pour sortir de l’impasse. Mais à trois reprises, des acteurs politiques se sont retrouvés pour dialoguer mais la montagne accouche d’une souris. L’on se rappelle qu’en 2016, 2017 et 2019, malgré toutes ces initiatives, le pays reste dans l’imbroglio politique.
Depuis quelque temps, l’actualité politique est marquée par un nouvel appel au dialogue par le président Sall. Pourquoi un nouveau dialogue? N’est-il pas plus judicieux que de se référer aux textes et de respecter le calendrier républicain? En faisant l’évaluation des précédents dialogues, on découvre qu’il existe plusieurs questions majeures et des points d’accord jamais réglés.
Des dialogues nationaux, le Sénégal en a connu. Les conclusions ont toujours été remises au président Macky Sall. Mais la pertinence de ces concertations suscite débat. En 2016, le Président Macky Sall a décidé d’institutionnaliser un dialogue qui, selon lui, se tient désormais le 28 mai de chaque année, pour discuter des questions majeures concernant les Sénégalais.
Un autre dialogue a été lancé en 2017, puis en 2019. Ces dialogues au nombre de trois, avaient suscité quelques espoirs au sein de la classe politique d’où la participation de certains groupes d’opposition. L’on se rappelle qu’en 2020, les acteurs du dialogue politique avaient repris les activités après une longue pause due à la pandémie du Covid-19. La Commission politique du dialogue national avait bouclé la première phase de ses travaux avec à la clef 23 points d’accord, 2 désaccords et 6 questions en suspens, synthétisés dans un rapport définitif avant d’être transmis au président de la République.
L’autre point d’accord concerne l’accès et le contrôle du fichier électoral : « un consensus a été trouvé. Le président de la République devrait prendre un décret qui organise ce contrôle mais à ce jour aucune mesure n’est prise par lui dans ce sens.
Pour ce qui est des points de désaccord, il faut relever la question du cumul de la fonction de chef de l’Etat et de chef de parti, la suppression ou la modification des parrainages, la création d’une autorité indépendante en charge de l’organisation des élections et le bulletin unique.
Lancé par le président sénégalais le 30 mai, l’ultime dialogue national a duré deux semaines et une partie de l’opposition avait boycotté cette rencontre. Concernant les questions politiques, la commission avait pointé 12 points d’accord, 4 points de désaccord, et 2 points en suspens. Parmi les principaux consensus : le principe d’une révision du procès de Karim Wade et une modification du code électoral qui permettrait aux candidats condamnés en justice mais graciés par le chef de l’État de pouvoir participer à la présidentielle de février. Ce qui concernerait en premier lieu Khalifa Sall. Et surtout la question du 3ème mandat. La présidentielle reportée au 15 décembre, il se maintient au pouvoir.